Invité par la rédaction Afrique de BBC pour décrypter les enjeux commerciaux, économiques et géopolitiques de l'AGOA pour les pays bénéficiaires en Afrique, Régis Hounkpè a analysé pour Anne-Marie Dias Borges l'actualité de cette loi américaine. Cette disposition législative adoptée par le Congrès américain en 2000 sous la présidence démocrate de Bill Clinton devrait être renouvelée en 2025 pour continuer d'assurer une coopération économique sur l'investissement, le développement et les exportations africaines aux Etats-Unis avec à la clé les exemptions de taxes douanières et des conditions préférentielles de commerce.
Avec la nouvelle administration Trump qui a fait de l'America First le substrat de toutes ses actions dans le monde, le changement de paradigme de cette loi risque de bouleverser les rapports économiques entre les pays africains et le géant américain. Le montant des échanges commerciaux ne profite pas aux Etats-Unis, et les investissements africains sur le marché américain des exportations est faible. L'administration Trump qui n'intègre pas dans sa doctrine le multilatéralisme envisage, à cet effet, de promouvoir davantage des accords commerciaux unilatéraux : le Kenya inaugurera très bientôt cette nouvelle donne en Afrique subasaharienne ( le Maroc est pour le moment le seul pays africain à bénéficier d'un accord de libre-échange avec les Etats-Unis).
Avec la journaliste Anne-Marie Dias Borges, notre directeur exécutif Régis Hounkpè a décrypté tous ces enjeux et a insisté sur les sous-bassements stratégiques et géopolitiques de cette "exclusivité kenyane".
La guerre commerciale qui se noue entre la Chine et les Etats-Unis se joue également au Kenya qui a bénéficié en 2019 de près de 509 millions de dollars d'investissements de Pékin. La Route de la Soie passera inévitablement par Nairobi ; en cela le tropisme américain pour ce pays d'Afrique de l'Est peut s'expliquer à plus d'un titre.
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